L'histoire commença en 1977 lorsqu'un groupe de femmes et d'hommes fortement engagés dans le mouvement étudiant de 1968 décidèrent de dépasser la lutte révolutionnaire pour une nouvelle forme de lutte, la mise en pratique de leurs idéaux communistes. Ensemble ils acquirent un vieux corps de ferme implanté sur une dizaine d'hectares de terres agricoles en Toscane, à quelques kilomètres de Sienne. 42 ans plus tard, l'histoire continue.
Aujourd'hui, une trentaine de personnes habitent à Bagnaia. Un tiers perçoit une pension retraite, un tiers exerce une profession à l'extérieur et le dernier tiers est embauché par la coopérative agricole dont les membres de Bagnaia sont sociétaires. La propriété privée est refusée, par conséquent l'ensemble des bâtisses et des terres agricoles sont détenues par une association qui elle même loue les terres à la coopérative. De cette façon, en cas de dissolution de l'association, l'ensemble des biens sont légués à l'Etat.
40 ans de vie commune et un vivre ensemble solide. Combien de réunions, discussions, compromis, fêtes, repas et projets pour construire et entretenir ce collectif libertaire ? La grande tablée est dréssée tous les jours, parfois dedans, parfois dehors. Elle s'étend et se réduit au gré des visiteurs. Les anciens pétillent et ils tiennent le bal mais jusqu'à quand ? La vie du lieu est malmenée par le manque de bras pour faire tourner la ferme. Le groupe aimerait accueillir de nouveaux habitants, mais le long processus d'intégration demande patience et persévérance des deux côtés. Un élément reste bien visible, le collectif inspire une jeunesse internationale désireuse d'une alternative souhaitable pour le bien être des générations à venir.